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à travers terre / overland
5 septembre 2014

Samedi 5 Septembre - vers le lac Issyk-Köl

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La nuit fut courte pas seulement à cause de l'ambiance de colonie de vacances dans ce dortoir de 20 dormeurs-ronfleurs, mais aussi parce qu'in extremis, Hervé m'a retrouvé pour passer la soirée d'hier ensemble. Hervé c'est ce quinquagénaire motard croisé il y a plus d'une semaine dans le désert. Nous avons fait un peu près la même route mais n'avions pas réussi à nous retrouver aux étapes précédentes, c'est donc un vrai plaisir de se croiser à nouveau à Bishkek. Les transports locaux sont presqu'aussi rapides qu'une moto de Robocop !
Certaines rencontres parce que vécues dans l'éphémère de la route et le dénuement du voyage, sont plus vraies et authentiques que d'autres. Pas possible de faire semblant ou de laisser du temps ! C'est en discutant avec lui que je me rends compte que je ne suis pas prête à m'endetter cinq ans pour passer à Kashgar en Chine. Lui avec sa moto doit passer par un voyage organisé et surveillé qui lui a coûté 5000 euros !
J'opte donc pour le plan B qui est de prendre l'avion jusqu'en Inde, seulement 3 heures par le ciel ! Je n'ai plus d'argent mais j'ai désormais beaucoup de temps pour parcourir mon dernier pays le Kirghizistan. Je pars vers le lac Issyk-Köl, deuxième plus grand lac alpin, altitude 1200, 170 km par 70 km de large : il dessine une large tâche turquoise sur les cartes. Une fois encore ce sont d'abord des paysages désolés, hautes collines de rochers où parfois la géologie a sculpté des fées dans le grès, puis par une vallée creusée par la rivière Chouy (dont les poissons séchés nous sont proposés le long de la route) nous débouchons sur ce trésor de lac. Longeant la rive nord, nous avons une vue panoramique insolente des massifs enneigés de la rive sud. Des pics entre 3000 et 5000 mètres miroitent avec à leur pied ce lac cristallin, ajoutons les traditionnels chevaux en liberté et les hauts peupliers, le décor est à rêver !

Gulnara, une babouchka tout sourire, m'ouvre sa maison en fin de parcours dans le village de Karakol. Petites cabanes de pain d'épices tout autour, les enfants jouent dans les ruelles, faces rondes joues toutes rouges et yeux bridés, pommes, poires et abricots tombent des arbres et moi je vais saluer les montagnes au coucher de soleil. Les troupeaux qui rentrent, beuglent dans le soir et font monter la poussière dans la lumière rasante. Quelle chance d'être là et de voir cela. Ella Maillart écrivait : qu'importe de lire ou de parler, il faut aller voir !

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