Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
à travers terre / overland
27 août 2014

Mercredi 27 Aout - de Khiva à Bukhara

Le covoiturage se fait ici depuis des lustres, rien de nouveau mais aussi rien de toutes ces complications, je tends un index dans la rue, lance une destination et bien vite c'est soit un taxi , un taxi partagé ou un mini-van qui m'embarque au quart de tout. Rien d'officiel, ce sont des particuliers qui utilisent leur véhicule privé. C'est ainsi que ce matin je quitte ma confortable petite maison au sein de la vieille ville, je traverse le bazar où les femmes cuisent pain et brochettes dans des fours en terre à même la rue, ça sent l'Asie, poivres et épices, et je trouve une succession de moyens de locomotion pour traverser encore un désert, le Kyzylkum qui sépare Khiva du reste des grandes cités de la Route de la Soie.
C'est du sable aujourd'hui que l'on voit autour de nous, horizon toujours aussi plat sauf quand l'Amou Darya a creusé quelques falaises, mais bien plus souvent il s'est contenté de s'étendre en de larges marécages laissant le désert à sa sécheresse au-delà de quelques centaines de mètres. Des bourrasques font glisser des serpents de sable sur l'asphalte et parfois lèvent dans l'air des djinns de poussière.
Nous arrivons tard, je suis à Boukhara, j'ai le sourire aux lèvres, le sac à dos léger et me retrouve tout naturellement dans le dédale de la vieille ville chez Mubinjon. Ce vieil athlète, sprinter médaillé au temps de l'URSS, me fait faire à petits pas le tour de sa maison traditionnelle 'en rénovation' me précise-t-il en me montrant les murs ruinés et les robinets rouillés. Cela fait 250 ans que la maison est dans la famille, son père a été tué au front dans l'armée soviétique, lui est parti un temps à Moscou et St Petersbourg où il a rencontré sa femme. Deux enfants, l'un à l'aéroport, l'autre guide touristique et lui, personnage qui sera pour moi le visage de Boukhara.
J'aime être là, la ville retentit de cris d'enfants joyeux, les touristes sont là aussi mais je fais mine de ne pas les voir, tout comme cet américain qui était aussi dans la voiture : il a branché son portable et ses écouteurs puis a visionné un film de chez lui tandis que le mythique Amou Darya multipliait ses charmes à l'horizon : sacrilège à mes yeux !

Publicité
Publicité
Commentaires
à travers terre / overland
Publicité
à travers terre / overland
Archives
Publicité