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à travers terre / overland
26 août 2014

Mardi 26 Aout - Khiva caravanserail

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Les voies désertes par lesquelles je suis passée transforment toute l'approche des cités rêvées. En effet, tandis que j'arrive à Khivas (nom qui faisait frémir il y a deux siècles parce que synonyme d'esclavage, de razzia et de khan sanguinaire) je me sens l'âme d'une voyageuse au temps des caravanes. J'ai aussi traversée les déserts, j'ai aussi vu les soleils tourner depuis mon départ et c'est dans un certain dénuement que je bascule soudain dans les fastes de la cité-caravansérail. La Route de la Soie passait bien ici, et mes yeux endurcis par le grand plat et le grand chaud ne croient pas ce qu'ils voient : des minarets de céramique azur, des remparts de torchis ocre, des medersas, des palais, des mosquées, des soieries, des broderies, des dentelles de briques...

La richesse de la ville me rappelle que nous sommes bien dans la vallée chatoyante de l'Amou Dariya, grand fleuve mythique qui se faisait appeler Oxus au temps d'Alexandre le grand, de Tamerlan et de Gengis Khan. Je les vois ces cavaliers farouches débouler à grand galop sur les paysages soudain verdoyants et jouir de l'abondance que l'eau précieuse procure : ombre des peupliers frémissants, saules dont l'argent étincelle dans la mi-journée, roseaux, hibiscus et petits pommiers originaires de la région. Ils me parlent de leurs cousins plantés en Normandie, je leur souris. Au milieu des mini-vans qui circulent à grande niveau sonore (pop ouzbèque et rock russe : stimulant efficace pour les conducteurs ) on voit des attelages de petits ânes gris qui approvisionnent les bazars en fruits : pommes, melons, pastèques...De multiples canaux sillonnent le paysage, causes du succès de la civilisation florissante de la vallée mais aussi de l'assêchement dramatique de la mer d'Aral.

Le soir qui tombe fait non seulement chatoyer les murs en terre crue mais attire aussi la population locale : il y a fête ce soir au palais, celle de l'indépendance gagnée il ya 23 ans sur le voisin soviétique. Les touristes y sont plus que bienvenus car c'est l'occasion d'une ode dythirambique à la nation, discours, parade militaire, exercices des enfants karaté, gym, chants...puis ce sont les danses. La cour de l'ancien khan se fait dorer par les derniers rayons, les bleus ceruleum du minaret inachevé plaque le décor oriental et les femmes multicolores dansent, faisant tourner leurs robes, leurs tresses et leurs gestes délicats.

Ma voisine trépigne, elle veut m'entraîner mais déjà les premiers rangs sont pris par la danse. Le public au début policé par la présence des officiels et des anciens , se lance dans la joie de la fête, sous les étoiles de Khiva.

The deserted ways by which I passed transform all the approach of the dreamed cities. Indeed, whereas I arrive at Khivas (name which made shiver two centuries ago because synonym for slavery, raid and bloodthirsty khan) I feel like the soul of a traveler in the time of caravans. I also crossed deserts, I also saw suns turning since my departure and it is in a certain austerity as I fall over suddenly to the splendors of the caravanserai. The Silk route went here, and my eyes hardened by the big flat and the big warmth do not believe what they see: minarets of azure ceramic, ramparts of ochre cob, medersas, palaces, mosques, silk trades, embroidery, laces of bricks...

The wealth of the city reminds me that we are in the brilliant valley of Amou Dariya, mythical river which was called Oxus in the time of Alexander the Great, of Tamerlan and of Gengis Khan. I imagine these wild riders tumbling in full gallop on the suddenly green landscapes and enjoying the abundance which the precious water gets: shade of the quivering poplars, willows which the silver leaves glistens in the middle-day, the reeds, the hibiscus and the small apple trees native of the region. They speak to me about their cousins planted in Normandy, I smile to them. In the middle of the mini-vans which circulate with loud sound level (Russian Uzbek and rock pop: effective stimulant for the drivers) we see harnesses of small grey donkeys which supply the general bazar with fruits: apples, melons, watermelons... Several channels cross the landscape, success of the prosperous civilization of the valley but also causing the dramatic dryness of the Aral Sea.

The falling evening made glitter not only walls in raw earth but also attracts the local population: there is party this evening in the palace,  independence gained 23 years on the Soviet neighbor. The tourists are more than welcome because it is the opportunity of a dythirambique ode to the nation, speech, military parade, children exercises karate, gym, songs then they are the dances. The courtyard of the former khan is bronzed by the last beams, the blue ceruleum of the unfinished minaret stick the oriental set and the multicolored women dance, making turn their dresses, their plaits and their sweet gestures.

My neighbor stamps, she wants to pull me but already the first rowsare taken by the dance. The public at the beginning civilized by the presence of the officials, dashes into the enjoyment of the party, under the stars of Khiva.

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