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à travers terre / overland
23 août 2014

Samedi 23 Août - désert de Mangistau

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...et l'inspiration me dit de tenter ma chance à la gare. Les deux jeunes de l'accueil m'ont préparé un mot en kazakh et un en russe pour me faire comprendre. C'est vrai que personne ne parle l'anglais, c'est le russe qui unifie tous ces pays. A la gare, c'est un peu la panique, aucun panneau, aucune direction et les femmes au guichet sont des revêches ! Encore un fois, un ange passe...je l'attrape au passage. C'est Nurlan, la trentaine qui dépose sa mère au train d'Almaty (3 jours !) Il m'explique qu'il y a une vraie pénurie de train à Aktau, oasis de pétrole et de gaz à l'extrémité ouest du pays, que la fin des vacances scolaires n'arrangent pas. Mais il va m'aider à soudoyer le contrôleur en toute illégalité. Je suis déterminée à prendre ce train ! Nurlan est un trentenaire charmant, marié, deux enfants, qui travaille dans la finance comme sa femme. Originaire d'Almaty la capitale historique, il se languit des montagns et d'un cadre de vie plus civilisé mais le salaire est bien plus généreux ici. Nous échangeons pendant deux heures, il est très intéressant me parlant de l'aire soviétique ( no rococo, me dit-il) des populations ouzbèques, kazaques et russes, de la plage où il va tous les jours avec ses enfants...et surtout il me rend un service énorme pour monter dans le train. En effet, des cerbères sont là à chaque porte refusant l'accès aux passagers sans billets. L'un d'eux cependant accepte mon argent contre le droit de monter à bord. Cela doit se faire discrètement, je suis quand même en train de profiter de la corruption ! Les autres passagers me chassent au fur et à mesure, et alors que je pensais pouvoir m'allonger enfin sur une banquette vide, une grosse femme et sa fille poussent de hauts cris réclamant ces places. Il fait très chaud, le soleil darde ses rayons sur le train lancé dans le désert de Mangistau, rien à l'horizon que cette vaste steppe aux couleurs du sable. Premiers chameaux, quelques chèvres et des chevaux et plus rien...
Alors que je suis debout depuis quelques heures, un de mes voisins me propose sa couchette, il s'assiera plus loin. Gentillesse et douceur dans son regard. La journée s'étire sans fin, nous sommes abrutis de chaleur. Le train s'arrête parfois devant une cahute en pierres et tôles ondulées, c'est la gare de nulle part. Je me précipite pour glaner de l'eau auprès des vendeuses accroupies sur la voie. Puis encore le roulis du train à n'en plus finir... A minuit on s'agite, la femme qui m'avait chassé de façon intempestive veut se rattraper et me dit de la suivre, elle va aussi à Kungrad.
C'est l'arrêt à Beyneu ( prononcez biniou, rien à voir avec l'instrument bien sûr) il faut changer de train dans une cohue invraisemblable. Je croyais que le train précédent allait à Kungrad puisque j'avais payer jusque-là, c'est ce que j'explique en vain au nouveau cerbère mais il n'y a pas moyen de le faire fléchir, il refuse de me faire monter. Au guichet, même revêche : Billiet Niet ! Je reste là les bras balla ts, en pleine nuit dans la gare d'une petite ville du désert, sans qu'aucune personne ne me comprenne...Petit moment d'angoisse...le dernier ange de la journée passe, il m'indique où changer de l'argent, l'hotel minable de la gare et m'aide à acheter le billet pour le lendemain soir à minuit. Voilà, au moins j'ai une chambre à partager avec une jeune fille et la promesse d'entrer en Ouzbekistan demain...quel périple !

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