>> De la lumière blanche
>> De la lumière blanche
J’ai cru d’abord, quand je l’ai vu baigner la cour de l’ashram à l’aurore de mon arrivée que c’était la douceur de l’endroit qui se manifestait. Puis j’ai vu une autre blanche transparence autour du Red Fort de Delhi, alors que celui-ci s’évanouissait dans la nuit hindie, c’était peut-être la pollution qui recouvrait, sous sa chape permanente, la mégalopole.
En vadrouillant par l’Indian Railways, j’ai aperçu les paysages plats de la vallée du Gange se perdre dans des horizons pâles. C’était la fin de la mousson qui blanchissait ainsi les rizières, ou peut-être la lumière hivernale, touchant le pays à l’horizontale.
A Varanasi, je l’ai vu s’étendre comme un fantôme sur la rive d’en face, celle qui s’embourbe de sable gangesque, la rive qui diffuse sur chaque lever de soleil une pâleur magique et qui luit dans la nuit d’une présence spectrale et immaculée.