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à travers terre / overland
20 septembre 2014

Mercredi 17 Septembre - Foret de noyers a Arslanbob

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Jalal-Abad est la troisième ville du pays. Située beaucoup plus au sud, elle rassemble une forte population ouzbèque d'obédience musulmane. L'ambiance dans les rues est en effet différente, les femmes sont plus largement voilées et les hommes portent le couvre-chef rond brodé. Une petite marche nous délie les pattes jusqu'à l'Afte-Vaksal, la gare routière d'où nous nous échappons vers les montagnes d'Arslanbob. La journée reste ensoleillée jusqu'en fin d'après-midi où nous atteignons ce petit village traditionnel. La légende voudrait que le prophète ait donné la graine du premier noyer dans la vallée au pieux paysan qui y avait trouvé le paradis terrestre. Aujourd'hui la forêt de noyers recouvre tout le bas du massif montagneux. Originaire de cet endroit, ce sont de beaux et gros arbres dont on récoltera les noix dans une semaine seulement. Là encore, c'est le CBT l'organisation locale qui assure notre hébergement mais le type nous force un peu la main. J'atterris finallement dans une bicoque passablement délabrée avec une bonbonne d'eau dans le jardin pour seule douche, tandis que mes compagnons sont plus chanceux dans une autre famille de l'autre côté du village. De là, nous marchons jusqu'à la cascade, attraction locale qui se révèle en dehors des heures touristiques, un très joli point de vue sur la vallée érodée par le vent et le pic Babash-Ata culminant à 4427 mètres. Le soleil dore le paysage qui ronronne sous la chaude caresse. Je célèbre ma dernière soirée kirghize avec Caro et Guillaume dans une petite chaïkhana -maison de thé- puis nous nous lançons dans la quête d'une pivo -bière- pour clore glorieusement notre équipée depuis leur terrasse plongeant au-dessus des cheminées de fées. Seulement nous n'avions pas compté sur le conservatisme d'Arslanbob. Je me sens dévergondée d'oser demander une bière alors que les échoppes ferment une à une et que l'imam a déjà appelé deux fois à la prière. Finallement c'est par une petite fenêtre qu'une jeune femme vend discrètement les bouteilles d'alcool aux jeunes qui se pressent devant. Je n'avais pas rencontré jusqu'ici de rigueur religieuse comme celle-là : les petites filles sont voilées, portent le pantalon sous la jupe de l'uniforme, vont à l'école coranique, s'inquiètent des coups d'oeil masculins lorsqu'elles nous abordent. Les hommes barbus occupent le terrain sur la place centrale et veillent au respect de leurs lois. Je n'aime pas l'atmosphère et ne peux m'empêcher de penser que les religions vécues en ostracisme communautaire conduit presque toujours à l'oppression des femmes. Je me perds dans la nuit, voulant rejoindre mon gîte et c'est grace à la prof d'anglais du village que je ne tourne pas en rond jusqu'à minuit avec les ânes dans le noir.

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